Les médias syriens se mobilisent sur le sujet des femmes anciennement détenues et de leur difficile réintégration dans la société. Durant une campagne de 6 semaines du 15 avril au 30 mai, 16 médias syriens attirent l’attention sur ce sujet méconnu. Cette campagne est initiée par la plateforme Ayny Aynak, média d’expression des femmes syriennes, soutenu par ASML/Syria.
Sensibiliser à l’exclusion rencontrée par les anciennes détenues
Être remis.e en liberté marque la fin d’une expérience épouvantable. Or ceci n’est pas le cas pour beaucoup de femmes qui, après avoir survécu à la détention ou à l’enlèvement, sont confrontées à un nouvel emprisonnement : celui de l’exclusion. Elles font alors face à une violence morale pouvant aboutir à des agressions physiques. En effet, dès leur remise en liberté, la société les soumet à un tribunal moral qui les exclut du reste de la communauté et les force à vivre dans une solitude extrême, les menant parfois au suicide.
C’est de ce constat qu’est née l’idée de la campagne Survivantes, ou pas encore, lancée par la plateforme de formation Ayny Aynak avec la participation d’autres médias syriens. Le but de cette campagne est de créer un espace pour accueillir les témoignages de ces femmes, et de contribuer à sensibiliser le public à leur vécu, dans un contexte où les possibilités de soutien psychologique ainsi que les initiatives communautaires et civiques sont restreintes.
Un véritable mouvement de société civile
La campagne Survivantes, ou pas encore est l’occasion pour les femmes ayant vécu cette expérience de pouvoir témoigner sur les réseaux sociaux, ou même à visage caché grâce au site Ayny Aynak. Elle est également le point de départ d’un véritable mouvement de société civile, notamment dans les régions d’Idleb et du Nord syrien, où sit-ins et conférences s’organisent pour accompagner la parution d’articles et de vidéos.
Ainsi, à Afrin et Azaaz se sont tenus des rassemblements en soutien au mouvement (respectivement les 15 et 16 avril); une conférence a eu lieu à Kafr Nbal le 20/04 en présence d’universitaires et de femmes activistes de la société civile, et une autre est en préparation à Idleb.
Contenus médias traitant de ces évènements (non traduits):
Chiffres clés
À l’origine de la campagne
Début 2018, les femmes formées au journalisme sur Ayny Aynak ont réalisé une série de 12 documents audio intitulée Survivantes, ou pas encore, contenant les témoignages de femmes anciennement détenues. Ces femmes y racontaient leurs expériences, décrivant notamment la façon dont leurs familles et la société les ont traitées à l’issu de leur détention. Deux de ces enregistrements sont retranscrits ici : “Un retour en enfer” et “J’ai assisté au mariage de mon époux”. Ces témoignages ont mis en lumière un véritable sujet de société et ont révélé la nécessité de cette campagne.
Mis en place par et pour les Syriens, ASML/Syria développe des solutions médias aux répercussions humanitaires et sociales du conflit. À court terme, nous sommes déterminés à atténuer les souffrances immédiates de la population tout en bâtissant les fondements pluralistes d’un avenir pacifique et démocratique.
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